Philippe Dubuc fait le point

Je reproduis ici un extrait d'un article de La Presse de ce matin où le designer montréalais Philippe Dubuc fait le point sur sa faillite. On constate qu'il n'a pas dit son dernier mot et que la griffe poursuivra sur sa belle lancée !!

EN ENTREVUE À LA PRESSE
Philippe Dubuc, un designer déçu mais pas déchu
Mario Girard
La Presse

Pendant que son compagnon de vie François Boulay, coscénariste du film C.R.A.Z.Y., triomphait dimanche soir à la soirée des Genie, le designer Philippe Dubuc encaissait chez lui le dur coup de sa faillite. En entrevue à La Presse, le couturier se vide le coeur et fait l'autopsie de cette affaire qui, au bout du compte, ranime le milieu de la mode.

«C'est comme si on m'avait ouvert les veines et qu'on m'avait regardé saigner, dit Philipe Dubuc. C'est clair que c'est l'épreuve la plus difficile de ma vie, mais qu'on se le tienne pour dit: mes rêves ne sont pas tombés. Il n'y a personne qui va m'arrêter.»

Le 28 février dernier, Philippe Dubuc et son associée Marie-Claude Gravel déclaraient faillite. Grâce à l'aide financière d'amis et de membres de la famille, ils ont pu racheter les actifs de la société pour la somme de 65 000$ . Ils entendent utiliser la boutique de la rue Saint-Denis ainsi que quelques points de vente aux États-Unis pour continuer à faire vivre la griffe.

«On repart mais il y a des choses qu'on ne refera plus de la même façon, dit-il. Plus jamais je ne vais investir comme je l'ai fait. Si les grands couturiers américains ou européens fonctionnent, c'est parce qu'ils ont des investisseurs autour d'eux. C'est comme cela que je veux travailler dorénavant.»

Les difficultés de la maison Dubuc ont causé une onde de choc dans le milieu de la mode montréalaise. «Ça fait des années que je dis qu'il y a un mur entre les créateurs et le milieu industriel, dit Philippe Dubuc. Maintenant que je suis dans la m..., le téléphone ne dérougit pas. On reçoit plein d'offres de partenariat. On dirait que cette histoire a réveillé l'industrie. On se rend compte que la création est importante.»

Celui que l'on voit aux grandes premières et qui habille plusieurs vedettes québécoises désire remettre les pendules à l'heure. «Ça fait 13 ans que je travaille comme un fou. J'ai la prétention de dire que je fais partie de ceux qui ont élevé la mode québécoise à un niveau supérieur et, l'automne dernier, j'ai dû réhypothéquer ma maison pour terminer nos livraisons d'automne. C'est ça la réalité d'un couturier québécois.»

Dimanche soir prochain, Philipe Dubuc sera à la soirée des Jutra. Il tient à être aux côtés de son chum. Et puis, il veut rencontrer les personnalités qui porteront ses vêtements.

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